Révolution numérique

La pandémie de COVID-19 a forcé les communistes à repenser leur organisation pour poursuivre leur activité à distance. Les visioconférences, les groupes de messageries instantanés et les outils de rédactions collaboratifs utilisés pendant le confinement ont continué à être utilisés après le confinement pour leur praticité dans l’organisation et dans les échanges.

Le Conseil National doit faire de la question de l’usage du numérique dans notre Parti une priorité politique et organisationnelle pour favoriser l’activité des communistes.

Ainsi, le Parti doit mettre à disposition des communistes ces outils pour ne pas à avoir à recourir à des solutions des géants du numériques et/ou payantes.

Ce travail doit se faire en lien étroit avec les fédérations pour tenir compte de la réalité de leurs usages et expériences propres avec pour objectif, à terme, d’harmoniser autant que possible les outils, voire les pratiques.

Pour autant, il nous faut faire attention à ce que ces outils n’exclus pas une partie de camarades touchés d’illectronisme. C’est aussi le rôle du Parti, par la formation des camarades aux outils numériques, de permettre à ces adhérents de maîtriser suffisamment les outils numériques pour ne plus en être exclu.

Le numérique dans le PCF : dépasser le rejet
comme la magie.

Le numérique est aujourd’hui un enjeu de société reconnu. Transformations du travail, changements dans la consommation des biens et services, numérisation des services publics, protection de la vie privée, enjeux sécuritaires et de souveraineté, … Les enjeux politiques sont multiples.

Si toutes ces questions se doivent d’être traitées dans notre Parti, l’un des pans de la révolution numérique se doit d’être pris à part dans notre réflexion : celui du numérique comme outils pour notre activité politique. De nombreux enjeux recouvrent en effet ce « simple » besoin.

Le volet aujourd’hui le plus évident de l’utilisation du numérique est celui de la communication. Sites web, réseaux sociaux, utilisation du mail ou des applications de messagerie sont devenus des évidences pour de nombreux camarades. Cependant, il n’y a pas d’outils magiques. Les outils numériques nous confrontent à deux problèmes dans la communication.

Le premier, et le plus évident, est celui de la réciprocité. Si ces outils nous permettent potentiellement de toucher de nombreuses personnes, ils sont souvent à sens unique. Il faut de manière systématique mettre en place un moyen de répondre et, surtout, de garder la trace de cette réponse.

Le second problème se résume à une question simple : à qui parlons-nous ? Les outils de communication numériques, pour être réellement performant, doivent permettre de développer une communication segmentée. Des messages précis, adressés à des personnes qu’ils intéressent, et permettant un retour immédiat.

Mais cela nécessite une réelle prise en main de ces outils, et surtout une réelle connaissance des personnes à qui l’on s’adresse.

Ce qui naturellement pose le deuxième enjeu des outils numériques dans le Parti : la structuration. Pour la gestion de nos adhérents, bien sûr, mais aussi de nos contacts, voire pour faciliter l’organisation de notre activité. L’écueil est ici celui d’un travail initial supplémentaire.

La mise en place d’outils d’aide à la structuration prend du temps. Il faut les mettre en place bien sûr, mais cela peut relever du travail de quelques-uns. Il faut les alimenter en données ensuite. En adhérents, en contacts, voire en électeurs, avec des données les plus précises possible.

Cela nécessite un gros travail, qui ne peut être fait que par des camarades ayant une connaissance de leur terrain. Mais le gain de long terme est réel : une communication facilitée, une capacité à transmettre la connaissance entre générations militantes bien supérieure, une plus grande efficacité dans nos campagnes et pour nos élus, une organisation plus fluide de l’activité du Parti, …

Et bien sûr, ces outils ne sont utiles que s’ils sont appropriés par les camarades. Cela pose de manière forte la question de la formation aux outils numériques au sein de notre Parti.

Le numérique peut être un moyen d’organiser la formation des camarades. Le confinement a, au Parti comme ailleurs, popularisé l’utilisation de la visioconférence. Cela peut potentiellement avoir un effet démultiplicateur sur notre capacité à former les camarades.

Il ne faut cependant pas oublier la réalité du terrain. L’illectronisme, nouvelle forme d’exclusion de savoir vitaux, est également présent chez nos camarades. C’est aussi le rôle du Parti que de permettre à ces adhérents, et au-delà au plus grand nombre, de maîtriser suffisamment les outils numériques pour ne plus en être exclu.

Enfin, et ce n’est pas un sujet anecdotique, il nous faut être en maîtrise de nos outils. Disposer d’outils de qualité tout en restant indépendant des géants du numérique est un combat, mais c’est un combat que nous pouvons mener. Le monde du logiciel libre et ses communautés peut être pour nous un appui important.

Le numérique est, pour toutes ces raisons, un enjeu majeur pour notre Parti. Un enjeu politique majeur, vital pour l’avenir de notre Parti. Nous pensons en conséquence que le futur Conseil National doit faire de la question de l’usage du numérique dans notre Parti une priorité politique et organisationnelle.

Cette priorité doit se traduire par une vraie volonté de travail transversal, au sein du CN et de l’exécutif. La vie du Parti, la formation, la vie financière sont autant de secteurs de notre organisation qui doivent prendre ce sujet à bras-le-corps. Dresser un inventaire de l’existant, tirer un bilan de ce qui a été réalisé, penser et planifier le déploiement d’outils communs, voilà le travail. Et si ce travail n’est pas collectif, coordonné et structuré, il n’aboutira pas.

Ce travail doit se faire en lien étroit avec les fédérations pour tenir compte de la réalité de leurs usages et pour se nourrir de leurs expériences avec pour objectif à terme d’harmoniser autant que possible les outils, voire les pratiques, au sein de notre Parti.

Voilà pour nous l’enjeu, avoir l’ambition de mettre notre niveau d’organisation au niveau de nos ambitions politiques.